CONTE des SAGES d'AFRIQUE

            - LA QUERELLE des DEUX LEZARDS -

                                        ou IL n'y a pas de petite querelle

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                                   I Call Your Name/Dance- Johny Cleeg & Savuka -

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   Au temps où les créatures de la terre  se comprenaient encore entre elles,  chef de famille avisé vivait dans un petit village, au sein d'une contrée fertile.

Sa vieille mère était encore auprès de lui

Dans le vaste enclos familial qu'entouraient les cases des différents de la maisonnée, plusieurs animaux

parmi lesquels :

un chien,

un coq,

un bouc,

et un cheval

 déambulaient en liberté.

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                                               Yannick Noah- Simon Papa Tara -

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Un jour, dans un village situé à environ deux jours de marche, un vieillard, réputé pour sa sagesse, vint à mourir.

Le chef de famille fut obligé de s'absenter pour se rendre à ses funérailles, en compagnie de quelques autres habitants du village.

" Je me sens très fatiguée, lui dit sa vieille maman. Reviens le plus vite possible.

 - Sois tranquille, mère, je m'attarderai pas. Dans cinq ou six jours au plus, je serai de retour"

Sa mère lui donna sa bénédiction pour le voyage, puis alla s'allonger dans sa case,

Au moment du départ, le chef de famille appela le chien.

 " Chien ! dit-il . Pendant mon absence, tu seras le gardien de la maison. Tiens-toi ici, à l'entrée de l'enclos.

Surveille tout ce qui se passe au-dedans comme au-dehors, et en aucun cas ne quitte ton poste!

Si un incident se produit à l'intérieur, que le coq, le boeuf ou le cheval s'en occupent et remettent de l'ordre s'il le faut.

Tu m'as bien compris ?

- Oui maître!" dit le chien. Et, joignant le geste à la parole, il frétilla de la queue 

et présenta sa tête pour être caressé. Le maître lui tapota gentiment le crâne, puis, rassuré, partit rejoindre ses compagnons de route.

Deux jours après son départ, un matin de très bonne heure,

alors que les premiers rayons du soleil commençaient à peine à dorer le toit des cases, le chien perçut un bruit étrange qui semblait venir de la case de la vieille maman.

Celle-ci, à l'abri d'une moustiquaire

reposait encore.

Une lampe à huile brûlait doucement à ses côtés.

Justement le coq de la maison était en train de picorer devant la case de la vieille femme, à la recherche de quelques grains de mil échappés des mortiers

" Coq ! Coq ! appela le chien.

- Que me veux-tu, chien ?

- Quel est ce bruit qui semble venir de la case où repose la mère du maître ?

                                           Les chiens Aboient- Alpha Blondy -

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- Ce sont deux lézards qui se battent

accrochés au plafond de la case.

Voilà déjà un bon moment qu'ils se disputent le cadavre d'une mouche morte.

- Je t'en prie, Coq, va leur demander de cesser leur lutte.

Et s'ils ne veulent rien savoir, oblige-les à se séparer.

- Comment , chien ! s'indigne le coq, la crête frémissante.

Tu me demandes à moi, roi de la basse-cour, chargé d'annoncer chaque matin l'apparition du soleil,

d'aller m'occuper d'une querelle de lézards ?

- La mère de notre maître est malade insista le chien.

Le bruit que font les lézards peut l'incommoder.

Et puis, il n' y a pas de petite querelle, comme il n' y a pas de petit incendie. Nul ne sait ce qui peut en résulter.... 

- "Va donc les séparer toi-même !

- Je ne peux pas .

Le maître m'a ordonné de ne pas bouger de cet endroit....

 - Alors débrouille-toi ! Ce n'est pas mon affaire.

D'ailleurs, qui peut se soucier d'une querelle de lézards! ..."

Et, soulevant les longues plumes de sa queue, le coq recommença à picorer par-ci par- là .

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 Le bouc, barbu comme un patriarche

vint à passer.

" Bouc ! Bouc ! appela le chien.

 - Que me veux-tu ? dit le bouc.

- Voudrais-tu aller séparer les deux lézards qui se battent dans la case de notre maîtresse ?

Il n'y a pas de petite querelle....

- Pour qui me prends-tu ? chevrota le bouc.

                                etc;;;;;;;;

Les autres " invités " à contribuer à apporter leur concours

ont réagi de la même manière par le refus.

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                         C'est ce conte - parfois intitulé " Un rien tue tout "- qui, en Afrique, sert à illustrer l'adage: " Il n' y a pas de petite querelle, comme il n' y a pas de petit incendie"

Chez nous, les vieux enseignent aux jeunes:

" Dès que vous assister à une querelle, si minime soit-elle, intervenez, séparer les combattants et faites tout pour les réconcilier! Car le feu et la querelle sont les deux seules choses qui, sur cette terre, peuvent mettre au monde des enfants plus colossaux qu'eux- mêmes : un incendie ou une guerre"

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                                      FIN DE CE BILLET

                                Yannick Noah -La Voix des Sages -